Froid et pollué

Une matinée à rester allongée. Le plafond est bas. Il m’est bien difficile de ne pas en sentir la résonnance. Je suis entrée dans le sixième mois de traitement. Et même si la forme en est un peu allégée, mon corps réagit à cette durée.

Envies de printemps, de fleurs des champs et obligée au rétrécissement. Une réalité impose sa loi.

Je me plonge dans la musique, la lecture, les pensées, les rêves pour nourrir la patience.

Pas de désespérance. Certitude instinctive de l’ours enregistrant l’indéniable allongement des jours. L’hibernation aura une fin.

Il faut pouvoir s’arrêter suffisamment longtemps, se mettre en vacances du rythme effréné du monde d’aujourd’hui pour  l’écoute d’un bruissement de vie autrement plus réelle que celle recherchée pour combler nos angoisses. Se mettre à l’écoute comme le vigile du haut du bateau apercevait une terre ferme bien avant les autres. Avec l’intuition comme gouvernail et le coeur pour y noter les observations.

Voyage à travers les paradoxes. En compagnie de poètes qui laissent entrevoir la chaleur de vibrations, de signes qui apaisent tous les cris.

Des nuits plus belles que certains jours, d’une autre manière.

Vague souvenir d’une émission de radio entendue dans les années ’80. Une jeune femme, habitant en ville, marchait sur les toits la nuit. Les voisins en étaient dérangés. Ils la trouvaient folle. L’émission laissait la place à chacun. La jeune femme parlait de ces escapades comme un enfant de la campagne s’échappant dans le champ d’à côté, explorer quand tout le monde dort. Comme un chat aussi, gracile et curieux.

Que serait une vie sans folie ?

Et vous quelle est la vôtre ? Je vous écris, cette question me brûlant les lèvres.

Agathe Maldiemme

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